La colle de peau de lapin

Dite aussi « colle Totin » ou « colle Chardin » du nom des fabriquants.

Elle est faite à base de peaux de lapins dont on extrait le collagène sous forme de gélatine.

Qualités : plus souple que la caséine (peut être utilisée sur des supports pas complètement rigides ou stables, et sur toile).
Défauts : odeur, sensibilité à l’humidité, conservation courte, usage à chaud.

Elle est vendue sous forme de poudre, de granulés ou en plaques, à faire gonfler à l’eau pendant au moins 10h.
Plus le dosage est élevé, plus la colle sera forte.
On chauffe ensuite jusqu’à liquéfaction, environ à 37°C. Il ne faut pas dépasser les 60°C et ne JAMAIS la laisser bouillir (elle perd ses pouvoirs adhésifs).
Tout le travail se fait à chaud, au bain-marie.

Pour en faire du gesso, on lui ajoute une charge de craie en poudre (appelée Blanc de Meudon ou Blanc d’Espagne). Il s’agit de laisser la charge s’imbiber progressivement puis de remuer, très doucement pour éviter de piéger des bulles d’air.
On respectera la règle : ne pas mettre une colle fortement dosée au dessus d’une couche plus faible sous peine de voir apparaître des craquelures. On superpose des couches de force égale, voire de plus en plus diluées.
Il est possible de réchauffer plusieurs fois une colle qui a refroidi (elle se conserve au frigo quelques jours) mais attention, de trop nombreux cycles chaud/froid la rendent cassante. Pour la conservation, on peut lui ajouter un conservateur (quelques gouttes d’huile essentielle de girofle, ou quelques grammes d’alun par exemple).
Pour éviter la contamination par des germes et donc garantir une conservation la plus longue possible, on veillera à utiliser récipients et outils les plsu propres possibles (comme avec toutes les recettes organiques d’ailleurs).
Bien croiser les différentes couches.
Une couche doit être sèche au toucher avant d’appliquer la suivante mais il n’y a pas besoin d’attendre un séchage plus complet.
On peut choisir de poncer après chaque couche, ou ne poncer qu’à la fin (suivant l’état du support).
Il y a moyen de polir ou lustrer à la fin, avec un chiffon à peine humide, en mouvements rotatifs.

Ne pas confondre le gesso authentique à la colle de peau ou à la caséine avec les produits du commerce appelés « gesso » qui sont en fait pour la plupart des peintures acryliques blanches très opaques. Le terme « gesso » est en effet devenu un synonyme de couche d’apprêt.

Pour avoir un blanc plus éclatant, on peut remplacer une partie de la poudre de craie par un pigment blanc (blanc de titane ou de lithopone). Mais ne pas dépasser la charge maximum de la recette.

Les recettes de gesso

RAPPEL : Tout le travail se fait à chaud, au bain-marie.

Variante n°1

Colle de base (CB) dosée avec 80g de colle de peau (poudre, granulés ou plaque) pour 1 litre d’eau.
1. Encollage : 1 couche (recto/verso sur bois) composée d’1 volume de CB + 1,5 volume d’eau
2. Enduisage : 3 à 4 couches minimum, un volume de CB + 1 volume d’eau + 2 à 2,5 vol. de craie
3. Peinture des fonds (facultatif) :
Fonds clairs : 1 vol. CB + 1 vol. eau + 1 vol. craie + 1 vol pigments
Fonds sombres : 1 vol. CB + 1 vol. eau + 0,5 à 1 volume de pigment noir au autre pigments foncé, les mélanges de pigments conviennent bien entendu.

Variante n°2

Colle de base (CB) dosée à 120gde colle de peau (poudre, granulés ou plaque) pour 1 litre d’eau.
Ensuite, on passe 5 couches :
1. Colle pure
2. On ajoute 250g de craie
3. On ajoute 250g de craie
4. On ajoute 250g de craie
5. On ajoute 250g de craie

Variante n°3

Colle de base (CB) dosée avec 100g de colle de peau (poudre, granulés ou plaque) pour 900g d’eau.
On saupoudre la CB avec de la craie jusqu’à ce que la colle n’absorbe plus de poudre (saturation). On passe au moins 4 couches croisées, avant de poncer et polir.