Liants en peinture : les bases pour fabriquer vos propres recettes

Vous avez peut-être déjà essayé de mélanger des pigments colorés avec de l’eau, obtenant une pâte liquide que vous avez appliquée sur une surface. Cela semble bien au début, mais une fois sec, le résultat est souvent décevant. Pourquoi ?

Les Pigments : la base de la couleur

La couleur de la peinture est principalement donnée par les pigments. Si l’on dilue simplement ces poudres colorées avec de l’eau, on obtient une pâte plus ou moins liquide. Appliqué au pinceau sur une surface (mur, papier, toile…), le résultat immédiat est satisfaisant, mais dès que cette couche sèche, la poudre de pigment se détache facilement au frottement. Le séchage n’est en réalité qu’une évaporation de l’eau, laissant la poudre libre sur le support.

L’importance du liant

Pour éviter ce problème, il faut ajouter au pigment une substance qui « colle » la poudre de couleur sur le support : le liant. Il agglutine les grains de pigment entre eux et les retient sur la surface peinte.

La formule d’une recette de peinture peut se schématiser ainsi :

Le liant donne souvent son nom à la technique picturale, comme la peinture à l’huile, la peinture à l’œuf, la peinture à la chaux, etc.

Les différents types de liants

Il existe de nombreux types de liants, classés selon divers critères :

  • Leur diluant : eau, essence naturelle (térébenthine, citrus) ou essence artificielle (white spirit).
  • Leur origine : naturelle (minérale, animale, végétale) ou synthétique (dérivés pétrochimiques).
  • Leurs propriétés : opacité, mise en œuvre, aspect final (brillant ou mat), compatibilité avec les supports, perméabilité, etc.

Ces caractéristiques orientent le choix d’un liant selon le type de projet envisagé.

Les liants naturels

Pour nos recettes « maison », nous utiliserons essentiellement des liants naturels comme les protéines, les résines naturelles, les cires, et les huiles siccatives. Voici une distinction entre trois grandes catégories de liants :

  1. Les liants aqueux : se diluent à l’eau et les outils se nettoient aussi à l’eau. Ils deviennent opaques en séchant, créent une surface légèrement rugueuse et sont généralement réversibles. Exemples : gomme arabique, colle de peau.
  2. Les liants huileux : se dissolvent dans des essences naturelles ou synthétiques, donnent un résultat lisse et brillant, sèchent lentement et sont irréversibles après solidification. Ils sont imperméables. Exemples : huile de lin, cire d’abeille.
  3. Les liants en émulsion : hybrides, mélange de deux liquides non miscibles grâce à un émulsifiant. Ils peuvent être des émulsions maigres (huile dans l’eau) ou grasses (eau dans l’huile). Exemple : tempera à l’œuf.

Deux liants aux caractéristiques notables

  • La caséine : une protéine de lait qui, une fois isolée par précipitation, donne un film insoluble en quelques semaines.
  • La chaux : après carbonatation complète, elle devient irréversible. La vraie fresque utilise un support recouvert d’un enduit de chaux humide, permettant de peindre sans liant avec des pigments dilués à l’eau.

Conclusion

En théorie, une peinture peut se composer uniquement de pigments et d’un liant, mais d’autres éléments sont souvent présents dans les recettes traditionnelles. L’article suivant vous fera découvrir les diluants.

Pour aller plus loin

👉 Regardez ma vidéo sur les liants

👉 Lisez mon Carnet d’Atelier n°32

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